Sylvain dans le métro.

Quoi de plus déprimant que les voyages en métro ? Manque de place et d'air, agressivité en tout genre, odeurs nauséabondes, trajets interminables. Triste état des lieux. Néanmoins, en prêtant un peu d'attention à la faune qui remplit les wagons, je vous assure que l'ennui ne peut guère triompher.
Hier matin, je rêvassais dans un compartiment quatre sièges entouré d'une populace suintante quand j'aperçus une pauvre vieille munie d'une canne. Bien que l'humanisme ne soit pas mon fort, je résolus malgré tout de lui céder ma place (je descendais la station suivante !). Cette vieille corne ne m'adressa ni un regard de gratitude ni un remerciement. Et obligea son nouveau voisin à quitter son fauteuil pour un motif que j'ignore. Connasse !
Tout à l'heure, plongé dans ma passionnante lecture de "Métro", je relevais la tête pour vérifier à quelle station s'arrêtait la rame. Quand subitement je vis une femme d'environ quarante-cinq ans, coquette et habillée de façon moderne,  avec un bras aussi poilu que le mien mais qu'elle avait décoloré en platine. Le détail choc. Je lui recommande un rendez-vous chez une esthéticienne d'urgence !
Et puis, un crétin dodelinait l'air ahuri en écoutant son iPod, fredonnant sans émettre de sons une guimauve estampillée 1968 au texte bouleversant : "Quand une fille aime un garçon, aime un garçon, c'est sa raison de vivre. Quand une fille aime un garçon, le voir partir c'est un peu mourir". Ce corniaud, c'était moi !