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A genoux devant sa Reine
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3 juillet 2008

Une journée particulière.

En bon fan décérébré de Mylène, j'attendais, cette nuit, la mise en ligne sur un forum de l'article paru ce jour dans Paris Match au sujet de son nouveau clip. Tout le monde n'a pas une vie passionnante ! Bref, ce matin, dur dur de me lever et bonjour l'humeur. Shooté aux médocs pour enrayer mon angine doublée d'une rhinopharyngite, je me rendais bien contre mon gré rue des Francs-bourgeois. Je tirais une tronche de trois kilomètres dans le métro, assis alors que les voyageurs se tenaient tous debouts, n'aspirant qu'à dormir. J'appréhendais cette journée comme jamais, me demandant comment je pourrais tenir sans substances.

Les minutes s'écoulaient difficilement... Quand survint deux incidents salvateurs !

Suite à l'appel d'un agent hier, je passais au peigne ses rémunérations afin de découvrir pourquoi elle touchait beaucoup moins que des collègues au même grade, avec la même ancienneté. En bon professionnel que je suis, j'ai vite mis la main sur les dysfonctionnements de son salaire. Je dissertais avec ma chef sur les possibles réparations quand elle m'annonça : "Ecoute, je n'aime pas contacter la cellule X, ils sont franchement antipathiques. Pour tout te dire, il y a trois hommes, des homosexuels ("quelle horreur, ai-je penser, on tolère encore ces suppôts de Satan au sein de notre vénérable institution") qui ne s'entendent pas et qui écrasent tout le monde. Mais, apparemment, ils se révèlent plus cordiaux avec les hommes. Donc, ça m'arrangerait si tu pouvais les contacter". Je me retenais de rire et gardais mon sérieux avant de passer ce coup de fil si dangereux. La réputation de ce service retord court dans toutes les directions de la ville aussi je m'attendais à un carnage, moi sous-fifre. Avant de composer le numéro redoutés, je m'enquérais auprès de la comptable des possibilités de négociation. Je sentais qu'elle les haïssait et ne supportais pas leurs agissements mais vu qu'elle travaille directement avec eux, ses propos restaient mesurés. Ni une, ni deux, je me mis en relation avec le tyran, prenant une voix digne de Franck Mickaël s'adressant à son public octogénaire. Le courant semblait bien passer et j'obtins des réponses concises, me permettant même de demander des redites lorsque je lambinais dans les opérations. Quand soudain j'osai l'impossible et je me hasardai à plaisanter. Sur le plan professionnel bien évidemment. Et là, aussi inattendu que le fou rire de Garbo dans "Ninotchka" ou celui de Mylène dans "Giorgino", mon interlocuteur ricana ! Un exploit digne de figurer dans le Guiness des records. Du coup, je pus entendre un inhabituel "Au revoir, à bientôt" auquel je répondis un "Je l'espère" provocateur. Moralité, pour obtenir de l'amabilité et des renseignements sans passer pour l'idiot du village, il faut tapiner. Je suis revenu triomphant dans le bureau de ma responsable lui annoncer les résultats et que l'échange s'était dérouler au mieux.

Fort de ce succès, je reprenais mes activités quand un imprévu bouleversa la routine. Dans le cadre des recrutements d'été, nous recevons des jeunes motivés (ou tout du moins désireux de travailler un mois) afin de procéder à leur embauche périodique. Vers dix heures, je reçus un appel d'un des candidats m'avertissant de son retard. Plutôt cahotique dans la mesure où il se trouvait dans le métro et que la conversation coupait court au bout de vingt secondes. Je m'apprêtais donc à le recevoir avec les plus grandes réserves. Plus tard, plongé dans des tableaux de statistiques, je ne pensais plus du tout à ce rendez-vous lorsque résonnèrent des coups à la porte. Les yeux rivés sur l'écran de l'ordinateur, je ne prêtais guère attention à l'intrus quand en me retournant j'eus la stupéfaction de reconnaître... une ancienne rencontre occasionnelle (expression bien bourgeoise de Nadine Morano) ! Quelle bonne  surprise ! et bon courage pour mener à bien l'entretien d'embauche ! J'essayais tant bien que mal de ne pas perdre la face. Après tout, le pouvoir décisionnel m'appartenait. Habilement, j'épluchais son CV. Pas de doute, je ne me trompais pas. Je sentais bien qu'il m'avait également reconnu. Six ou sept ans après. De toute façon, je suis inoubliable, même si cette aventure remonte à Hérode ! Dans ma grande mansuétude, je ne lui posais pas trop de questions pièges. Je restais complètement extérieur à l'échange, pris d'une envie de rire corrigée par un abord neutre. Le comique de la situation échappait à mes collègues, absorbés par leurs dossiers. Une seule bourde m'a échappée : à la vue de l'adresse mentionnée, je n'ai pu retenir un "vous habitez toujours chez vos parents". Bah oui, moi, je suis un grand garçon indépendant ! J'espère que ce type de conjoncture ne pointera plus le bout de son nez vu la gêne occasionnée.

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Commentaires
M
au moins deux enseignements à tirer de cette journée "évènementielle".... Les préjugés ont la peau dure et trop de gens oublient peut être simplement qu'homo, hétéro, bi, faire son boulot c'est faire son boulot, ce que l'on prend parfois pour de la suffisance n'est autre que la certitude de faire les choses comme elles doivent être faites.<br /> Le second enseignement que j'ai pu constater d'un point de vue plus personnel c'est que le hasard bien plus souvent qu'on ne le croit amène les chemins à se croiser à nouveau un jour ou l'autre.<br /> Amitiés Sylvain
J
Ah ! Ah ! Moi aussi, j’ai bien ri. J’espère que tes histoires sont authentiques. Et que tu nous diras les suites du dossier de « l’intrus ». (Si ça se trouve, il est en train de raconter ça sur un blogue...)
A
Tu vois bien que ta vie n'est pas monotone, même au travail il t'arrive des aventures !!!! en fidèle lectrice que je suis, merci de m'avoir fait encore et toujours rire !!!!<br /> <br /> Gros gros bisous<br /> <br /> Agnès
A genoux devant sa Reine
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