C'est ça, le temps qui passe.

Les journées filent à toute allure en ce moment, pourtant je me lève vers huit heures et je ne me couche jamais avant une heure. Les vacances ne riment jamais pour moi avec farniente. Je déteste rester inactif. Depuis quelques jours, je m'occupe de mille et une choses, souvent anodines mais qui prennent un temps fou(comme remplacer les boîtiers de CD cassés ou les rondelles centrales qui maintiennent les galettes, mes névroses ne me quittent pas... rien que deviner l'état de certains étuis, accusant trop de rayures ou ne tenant plus que par miracle, me hérissent le poil). J'essaye de voir un maximum de personnes, et pas entre deux séances de cinéma ou en coup de vent. Tout à l'heure, Romain me proposait de le rejoindre au Virgin Café. Coup de chance, l'happy hour démarrait à notre arrivée. Un endroit plutôt sympathique et étonnamment peu bruyant. Et des breuvages plus que corrects. La clientèle reflète bien les lieux : des racailles, des vieux et de jeunes homos. Un détour par le Monoprix à Richelieu Drouot et retour à la case domicile.

Je profite de mon temps libre pour revoir l'intégralité des films dans lesquels joue Montgomery Clift. Dix-sept rôles magistralement interprétés et parfois proches de la performance d'acteur, tout en misant sur l'économie de moyens et l'intériorisation. Rien que sa manière de prononcer "Ya" au début de "Tant qu'il y aura des hommes" tient du génie. Je me souviens d'une ouvrage qui indiquait qu'il pouvait passer des jours à chercher la meilleure façon de prononcer une réplique et citait l'exemple de cette interjection. Vers vingt, vingt et un ans, je ne sortais jamais sans  sa biographie et relisait inlassablement certaines pages dans les transports en commun.

Je réalise que je reprends les chemins du boulot vendredi et que mille et une envies resteront à l'état de projets. La relecture de La Chartreuse de Parme, l'exposition Arcimboldo, la visite guidée dominicale du Père Lachaise, a visite du musée de Cluny, entre autres, m'attendront encore. J'essaierai de caler tout cela en janvier, histoire de commencer la nouvelle année en beauté.

Moralité : je prolongerai volontiers ce congé. Heureusement, Diane et Mélissa reviennent pour les fêtes ces jours-ci. De bons moments en perspective.