Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
A genoux devant sa Reine
Derniers commentaires
8 février 2008

Réflexions d'antan.

Jeune, je ne savais. Pour relire Lorenzaccio, pièce complexe s'il en est sur le plan de la construction, je passais de l'édition de la Pléiade (le théâtre de Musset se voit parer d'un appareil critique et de notes plus que remarquables, j'y trouve tout ce que je peux souhaiter y trouver) à mon support du bac. Je notais tout ce que je trouvais sur le texte et couchais sur papier quelques réflexions personnelles. La seule matière que je travaillais véritablement au lycée, à part l'Histoire, et qui m'intéressais, c'était la littérature. Je connaissais les textes sur le bout des doigts et passaient des heures à les étudier. Les relire dix ans après ne constituent pas une déception. L'expérience qui est la mienne m'offre une vision nouvelles des oeuvres. Parfois je me demande ce que je pouvais y trouver, ce qui m'interpellait, me fascinait, me rebutait. Dans le cas du personnage de Lorenzo, j'admirais sa duplicité. Son paradoxe fondamental. Son parcours. Je passais des heures à discuter du personnage avec Mélissa.
Je viens donc de retrouver une feuille où je recopiais l'avis d'un critique sur cet anti-héros, suivi d'une pensée du moment :

"L'intrigue met en scène Lorenzo de Médicis, qui était peu de temps auparavant un jeune homme studieux et réfléchi. Poussé à assassiner un tyran, il choisit son cousin, le duc Alexandre. Pour mener à bien son projet, Lorenzo se glisse dans l'entourage du duc, dont il adopte le comportement débauché et corrompu. C'est au cours de cette véritable descente aux enfers qu'il prend conscience d'une part de son goût pour la débauche et le mal, d'autre part de la lâcheté de l'humanité. Par fidélité à lui-même il va jusqu'au bout de son entreprise mais se laissera assassiner par ceux qui sont payés pour venger son crime". Je commentais : "Rester fidèle à ses envies et ses rêves me semble essentiel. On ne devrait pas nous donner à étudier cette pièce car nous sommes tous des étudiants et nous risquons de vouloir gagner la voie de Lorenzo, par trop attirante ! Se prendre au jeu n'est jamais dur et celui du protagoniste me plaît. Je verrai quand j'aurai l'âge du personnage si je lui ressemble. Je l'espère."

Suis-je rester fidèle à mes envie et mes rêves ? Finalement oui. Est-ce que je ressemble à Lorenzo ? En un sens oui mais je ne suivrai jamais personne vers le haut ou vers le bas, même pour suivre un idéal. Pour le reste, je me retrouve encore dans le personnage. L'idéaliste désabusé. Signe d'immaturité, d'adolescence prolongée ? Sans doute. Disons que lycéen, il est plus facile de se concevoir tel qu'on le souhaiterait dans le futur. De se programmer en se laissant un large champ des possibles. Les premières expériences nous orientent dans un état de semi-conscience. L'âge adulte balise les dérives. Je suis devenu trop raisonnable et n'ai jamais été suicidaire même dans mes plus grands accès de lucidité. Finalement, j'en connais plusieurs des Lorenzo mais en suis-je un ? Pas totalement. Il faut que j'y travaille...

Publicité
Commentaires
A genoux devant sa Reine
Publicité
Archives
Publicité