Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
A genoux devant sa Reine
Derniers commentaires
17 mars 2008

Réminiscences.

Dimanche des Rameaux oblige, je me pressais hier aux portes de l'église St-Eustache afin d'assister à la messe de célébration de ce grand moment de la vie chrétienne. Pour ne pas rater une miette de cet événement majeur du mois, j'avais proposé à Agnés de se joindre à moi. Connaissant sa foi indéfectible, je me doutais qu'elle accepterait avec joie cette pieuse proposition. Rendez-vous était donc pris à 9h du matin pour obtenir les meilleures places, l'office démarrant à 11h, mais aussi pour passer devant les caméras du "Jour du Seigneur", en direct de la paroisse de deuxième arrondissement où Colbert repose depuis plus de trois cents ans. Agnès piaffait d'impatience et je cachait mal mon impatience. Après des années de désertion, retrouver les bancs des lieux de culte ne peut que procurer un sentiment étrange. Après une heure de répétition, le grand moment arriva. C'était parti pour une heure et quart de prêchi-prêcha. Inutile de préciser que le moment phare de cette matinée fut lorsque nous brandîmes les branches de rameaux au dessus de nos têtes afin que le prêtre puisse les bénir. En effet, cette fête, qui ouvre la semaine sainte, commémore à la fois deux évènements qui semblent bien contrastés. Elle correspond, d'une part, à l'entrée solennelle de Jésus à Jérusalem, où il fut acclamé par une foule agitant des palmes, des branches de palmiers. D'autre part, cette fête commémore la Passion et sa mort sur la croix. Quelle émotion lors de la récitation du "Notre-Père" en araméen ! Quelle joie de partager "la paix du Christ" ou d'écouter des paraboles ! Je regrette juste qu'un moment de prière personnelle ne prit pas place lors de ce rituel. Ce qui m'a étonné le plus c'est que je me rappelais de toutes les prières, de toutes les phrases proférées par les fidèles à tel ou tel moment, des signes à exécuter. Ca ne s'oublie pas ! Sérieux comme un pape, un seul fou rire faillit m'échapper, lorsque le curé lut un passage de l'Evangile et que je reconnus le dialogue de Patrick Bouchitey dans "La vie est un long fleuve tranquille" : Comme Jésus entrait à Jérusalem, l'agitation gagna la foule toute la ville ; on se demandait : "Qui est cet homme ?". Et les foules répondaient : "C'est le prophète Jésus, de Nazareth en Galilée". Comment garder son sérieux et ne pas repenser à la scène de catéchisme ou du cultissime "Jésus revient" ? Heureusement qu'Agnès se recueillait et louait le Seigneur, m'obligeant à gardant tout mon sérieux. Après avoir retrempé notre buis béni dans l'eau lustrale, une dame patronnesse nous offrit une date. Un moment fort et ampli de mystère. Lavés de tous nos péchés et munis de notre récolte, et surtout pris d'une envie diluvienne d'uriner, Agnès et moi avons foncé dans le premier café ouvert. Dire que pendant ce temps-là Tantine et l'oncle récuraient avec France 2 en fond, sans se prosterner devant leur écran plasma... Tout fout le camp !

IMGP0704

IMGP0713

L'après-midi, après un jeûne de circonstance, je comatais sur le sofa lorsque je vis des extraits de prestations de Claude François. J'adorais ces chorégraphies vers sept huit ans et regardais sans cesse une vhs compilant ses participations aux shows des Carpentier. Et, comme pour la liturgie, les paroles de ses chansons me revenaient instantanément et je chantais à tue-tête. Je me rappelle qu'au Scorp, j'étais le seul à connaître les mouvements sur "Je viens dîner ce soir". Effet pervers, je n'arrivais à m'ôter ses tubes de la tête aujourd'hui et j'écoutais en boucle dans le métro et dans les rues "Une musique américaine" et surtout l'inénarrable "Bélinda". Comment ne pas succomber à ce texte qui ridiculise les meilleurs portraits balzaciens : "Si vous la voyez, vous la reconnaîtrez... Elle a les yeux bleux Bélinda ! elle a le front blond Bélinda". Je me retenais de gigoter devant la caissière de Shopi. 

Publicité
Commentaires
A
Bon mon Sylvain, je ne peux rien rajouter, tu as décrit de façon magistrale ce que nous avons vécu dimanche. Je dirai simplement que j'ai été ravie de partager ce moment pieux avec toi et je confirme, tu as choisi la bonne personne avec qui tu pouvais, en toute quiétude, te recueillir.<br /> <br /> Gros bisous<br /> <br /> Agnès
A genoux devant sa Reine
Publicité
Archives
Publicité